Le concept de « cooperative gateway », un mode de coopération entre autorités portuaires au sein d’une méga-région. Les ports de l’axe Seine dans la desserte du Bassin Parisien

Résumé d’auteurs : Les changements opérés à l’échelle mondiale sur plusieurs décennies ont modifié l’organisation et le fonctionnement des ports ainsi que la gouvernance et les enjeux des villes et territoires. Un changement d’échelle s’est opéré au niveau des plus grands ensembles ville-port, les faisant alors évoluer vers des relations entre « système portuaire » et « méga-région ». Prenant une dimension plus globale, les intérêts de part et d’autre s’en trouvent, sinon amplifiés, du moins modifiés pour une prise en compte plus large des problématiques. Alors que, dans le cadre de l’aménagement de son territoire et de l’orientation de ses autres politiques publiques (emploi, environnement, mobilité), la méga-région commence à davantage se saisir des contraintes et opportunités du développement portuaire, les autorités portuaires, quant à elles, voient leurs missions renouvelées et contribuent, au travers de projets fret et portuaires, au développement de cette même méga-région. Devant adapter leurs intérêts réciproques, parfois divergents, les organes de gouvernance des ports et de la méga-région qu’ils irriguent, sont amenés à coopérer. Au travers notamment de l’exemple du système portuaire de l’axe Seine et de la Manche, nous observons l’émergence d’un nouveau type de coopération qualifié de cooperative gateway. Il s’agit, dans cet exemple-là, d’une étape supplémentaire dans la théorie générale des gateways à l’aune des changements d’échelle. Face aux problèmes complexes générés, un nouveau mode d’organisation et une adaptation de la gouvernance sont à l’épreuve, s’appuyant pour beaucoup sur la coopération entre les acteurs publics au premier rang desquels se trouvent les autorités portuaires et les collectivités territoriales.