Comment la Métropole Rouen Normandie se positionne vis-à-vis des 59 principales intercommunalités françaises et ultra-marines ? Découvrez les principaux chiffres à retenir d’Observ’agglo, le dispositif de suivi des grandes agglomérations mis en place par la FNAU avec France Urbaine et l’ADCF.
59 intercommunalités, 70 indicateurs
La deuxième publication du dispositif d’observation Observ’agglo vient de paraître. Cette étude de la FNAU fait le point sur la situation de 59 intercommunalités françaises de plus de 180 000 habitants (exception faite pour Amiens qui compte 178 597 habitants), franciliennes et ultra-marines, disposant ou non d’une agence d’urbanisme. 29 communautés d’agglomérations, 22 métropoles et 8 communautés urbaines composent ainsi le panel d’observation.
Près de 70 indicateurs retenus dans l’analyse sont organisés autour de sept thèmes structurants : la démographie, la santé, l’habitat, le niveau de vie, le cadre de vie, la formation et l’emploi.
Observ’agglo sera complété par une observation plus spécifique aux 22 métropoles françaises dont Rouen fait partie. La parution de Métroscope est prévue d’ici la fin de l’année.
Le positionnement de Rouen
Démographie : une métropole faiblement dynamique
L’analyse du positionnement de Rouen sur la thématique de la démographie place l’agglomération dans les tendances déjà identifiées dans plusieurs études depuis ces dix dernières années : entre 2010 et 2015, la Métropole bénéficie d’une croissance modérée de sa population (+3176 habitants) du fait d’un solde naturel positif (+0,47%) et d’un solde migratoire légèrement négatif (-0,34%). Cette tendance a pour effet, notamment ces dernières années, l’accélération du vieillissement de sa population : la part des 65 ans et+ dans sa population totale a cru de +1,5 point entre 2010 et 2015, alors que la croissance moyenne pour les agglomérations du panel Observ’agglo est de +1,43 point.
L’agglomération conserve cependant un bon niveau d’offre en établissements pour personnes âgées (Ehpad et résidences autonomie): la Métropole Rouen Normandie (MRN) est identifiée comme ayant une “situation très favorable” pour l’hébergement de ses séniors en 2018.
Santé : une offre métropolitaine à renforcer
En revanche, la situation est plus problématique en ce qui concerne l’offre en médecine libérale de proximité (médecins généralistes et spécialistes hors hôpital). Avec 111 médecins généralistes pour 100 000 habitants, la Métropole Rouen Normandie se situe en-dessous de la moyenne des métropoles (116 pour 100 000 habitants). La situation n’est pas meilleure en ce qui concerne les spécialistes : avec 656 praticiens installés sur le territoire, l’agglomération rouennaise figure parmi les trois métropoles les moins bien dotées, juste avant Orléans et Saint-Etienne.
Le positionnement de Rouen est meilleur en incluant l’offre hospitalière (12 spécialités issues du Répertoire Partagé des Professionnels de Santé) : la Métropole Rouen Normandie est alors en “situation de déficit moyen, rarement prononcé”.
Les auteurs soulignent le taux d’équipement globalement plus élevé des métropoles par rapport aux grandes agglomérations et communautés de communes du panel. En outre, il existe des disparités entre les intercommunalités du nord et celles du sud. Cette répartition démontre une forme d’héliotropisme de la médecine libérale de ville : le cadre de vie, la présence de seniors plus demandeurs de soins, les possibilités d’emploi du conjoint, la proximité d’une offre hospitalière, etc. sont autant de critères pris en compte par les médecins lors de leur installation et qui expliquent le meilleur niveau d’équipement des agglomérations du sud.
Habitat : un parc de logements en croissance et un marché immobilier accessible
20 483 logements sont inoccupés dans la Métropole Rouen Normandie en 2015. Le taux de vacance (rapport entre le nombre de logements inoccupés et le nombre de logements total du parc) de la Métropole Rouen Normandie est de 8,1%, au-dessus de la vacance moyenne observée en 2015 dans les métropoles françaises (7,1%). La construction de logements est assez dynamique : le parc de logements de la MRN a cru de 17% entre 2011 et 2016 (Taux d’évolution du nombre de logements construits entre la période 2007-2011 et 2012-2016).
Rapportés aux dernières données démographiques, ces indicateurs sur le parc de logements permettent de classer l’intercommunalité normande parmi les agglomérations dont le “développement du parc est un peu plus marqué que la tendance démographique”, au même titre que les agglomérations d’Amiens, Besançon, Caen, Lille, Nancy, Paris, Reims, Strasbourg et Tours.
Pour l’achat d’un bien immobilier, un ménage résidant dans la Métropole Rouen Normandie doit mobiliser en moyenne l’équivalent de 13 années de revenus pour acheter un T3. Cet indicateur prend en compte le revenu moyen des ménages (Source : Filosofi) ainsi que les prix moyens d’achat de l’intercommunalité (Sources : ECLN et Perval). 14,1 années de revenus sont nécessaires en moyenne dans 21 métropoles françaises (hors Paris).
Enseignement supérieur : près de 45 000 étudiants dans la Métropole Rouen Normandie
L’offre en enseignement supérieur de la MRN est la 3e plus importante au nord-ouest de la région parisienne. La Métropole accueille, en 2016, 44 911 étudiants. L’offre normande est complétée par les formations des agglomérations de Caen La Mer et du Havre, qui accueillent respectivement 34 388 et 12 099 étudiants sur la même période universitaire.
Le graphique suivant permet de connaître l’origine des étudiants d’un territoire suivant leur département d’obtention du baccalauréat : 72% des étudiants inscrits dans une formation au Havre sont originaires du département. Ce même chiffre est de 57% pour la MRN et 43,1% pour la communauté urbaine de Caen. Les grandes écoles et universités de Seine-Maritime ont donc un bassin d’attractivité essentiellement axé sur le département. Parmi le panel des agglomérations observées, Rennes Métropole se démarque car seulement un tiers de ses étudiants provient du département d’Ile-et-Vilaine.
Emploi : des fonctions métropolitaines axées vers la culture et les loisirs
Les Métropoles françaises concentrent généralement les emplois des fonctions métropolitaines. Il s’agit, selon l’INSEE, de fonctions de cadres et de dirigeant d’entreprises présentes dans les grandes agglomérations qui concentrent les aménités nécessaires à leur développement (grandes universités, infrastructures de transports, pôles tertiaires, etc.). La part des emplois des fonctions métropolitaines dans l’emploi total est de 8,1% dans la Métropole Rouen Normandie. L’intercommunalité rouennaise est moins bien dotée que les autres métropoles dont la part moyenne est de 11,3% (hors Paris).
L’analyse de la typologie des emplois des fonctions métropolitaines permet de classer les intercommunalités en quatre catégories. Si le tissu économique de la Métropole Rouen Normandie est fortement coloré par la présence d’activités portuaires et industrielles, l’analyse d’Observ’agglo montre que les emplois des fonctions métropolitaines de la catégorie “Culture et loisirs” sont surreprésentés. Cela signifie que, pour la MRN, les fonctions métropolitaines sont “tirées” par l’activité dans cette catégorie.